Newsletter avril 2020 :
Vous comptiez régler vos dettes à la saint glinglin ?
Cette anecdote souvent enseignée dans les facultés de droit démontre qu’il ne faut pas toujours se croire à l’abri de sa propre mauvaise foi.
Un débiteur, qui avait cru faire de l’humour, avait emprunté de l’argent à un ami.
Compte-tenu du lien de confiance unissant les deux personnes, le prêteur n’avait pas exigé de reconnaissance de dette.
Pour autant, l’emprunteur, croyant plaisanter, rédige de lui-même la reconnaissance de dette en indiquant que la somme qu’il a reçue sera remboursée à la Saint-Glinglin.
Le temps passe et le créancier se lasse de ne pas voir poindre le premier denier.
Il se pose alors la question de savoir s’il peut utiliser la reconnaissance de dette que lui a signée l’emprunteur non sans humour.
Il décide de saisir la justice en présentant le document litigieux.
L’emprunteur invoque alors le fait que la Saint-Glinglin n’existe pas dans le calendrier de sorte qu’il n’a pas de délai pour rembourser sa dette et qu’il le fera quand il voudra.
A tort, lui rétorque le juge qui va faire lui aussi preuve d’humour. Il va juger que la Saint-Glinglin ne figure certes pas dans le calendrier, mais qu’il existe à la date du 1er novembre une fête collective de tous les Saints qui n’ont pu y trouver place.
Le juge fixe donc au 1er novembre la date de la Saint-Glinglin et donc celle du remboursement de la dette.
Il aurait mieux valu que l’emprunteur s’en remette au jour où les poules auront des dents ou à celui où les cochons pourront voler.
En toute hypothèse, il convient de retenir que la rédaction et/ou l’interprétation d’un acte entraîne parfois des conséquences inattendues.
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